Les historiens et écrivains grecs parlent de ces peuples étranges qui pérégrinent dans la région de la Mer Noire et du Danube depuis 3000 ans av.JC. Les Celtes – connus comme tels – vont occuper une bande du continent européen entre la mer Caspienne à l’est et le bassin de la Loire à l’ouest. Les celtes ne pratiquent pas l’écriture jusqu’à leur rapprochement économique de populations grecques et romaines.
C’est Jules César qui a appelé ces tribus «les Gaulois»… mais les lecteurs de la Guerre des Gaules savent aussi qu’il y avait les Arvernes, les Gots. Wisigots et autres Gots, les Eduens, et naturellement les Helvètes, derniers arrivés en Europe occidentale.
Vers l’an 300 av JC des groupes celtes – assimilés gaulois – se dirigent vers la Grèce, et un (in)certain Brennus1 attaque Delphes. Il traverse la Grèce et entre en Anatolie vers -280 – 279 . Cette partie des «gaulois» va occuper le centre de l’Anatolie, avec Ancyre2 comme ville principale tout en s’assimilant aux populations autochtone.
En – 166 les romains occupent Pessinonte. La ville était connue pour posséder le principal temple dédié à la déesse Cybèle. Elle y était adorée sous la forme d’une pierre noire sensée être tombée du ciel (météorite?). Cette pierre sera d’ailleurs prise par les Romains et ramenée à Rome vers 204 avant J.-C. Cette ville était la capitale des Tolistobogiens (Τολιστοβώγιοι). Une des tribus galates/gauloise/Celte.
Le mythe de Cybèle raconte qu’un monstre hermaphrodite, Agditis, est né d’une pierre fécondée par Zeus. Les dieux jaloux décident de le châtrer et de le transformer en la déesse Cybèle. Ses fidèles adoptent un calendrier liturgique, avec «Le Jour du Sang», le 24 mars, avec bacchanales, scarifications, flagellations, et pour les plus fanatiques, émasculation et offrande de leur organe viril à la divinité3.
Dans la nuit du 24 au 25 mars la résurrection de la divinité était célébrée dans l’allégresse populaire.
Les références à Isis et Osiris d’origine Égyptienne racontent aussi la résurrection d’Osiris dans l’au-delà comme divinité bienfaitrice sont bien connues dans le bassin méditerranéen.
La population de Galatie est formée essentiellement de paysans éleveurs traditionnels, parlant une langue à peu près celtique. Elle se mélange aux termes des anciens habitants des plaines.
Au début de l’ère chrétienne, l’influence gréco-romaine va infuser dans la culture celtique-gauloise qui avait déjà adopté les traditions, coutumes et divinités tutélaires en usage dans les populations qu’ils fréquentent.
Dans les villes, les nécessité économiques, les «lois du marché»4 et la culture dominante depuis Alexandre le Grand, imposent le grec, qui est devenu la langue que tout le monde parle et du coup véhicule tous les auteurs en vogue entre Rome et Athènes.
Les philosophes y enseignent librement à côté des religieux des divers cultes tolérés,
Il faut noter l’importance des stoïciens :
Le stoïcisme est une école de philosophie hellénistique fondée par Zénon de Kition à la fin du IVᵉ siècle av. J.-C. à Athènes.
L’idée première de la morale stoïcienne est que le souverain bien se trouve dans l’effort pour arriver à la vertu. Tout le reste est indifférent, le plaisir comme la douleur, la santé comme la maladie, la richesse comme la pauvreté. La vertu réside tout entière dans l’intention.
Le stoïcisme est une philosophie de l’éthique personnelle influencée par son système logique et ses vues sur le monde naturel.
Il ne fait pas de doute que Saul, à Tarse (plus au sud de la Galatie) dans une ville portuaire fortement hellénisée, a été influencé par les idées des stoïciens parallèlement à sa formation rabbinique revendiquée.
Le point fort des stoïciens c’est la formation à la rhétorique : La logique, la clarté du propos, la pertinence de la démarche sont déterminants.
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément.5
La différence de spiritualité concrète :
la nature humaine et matérielle
Les stoïciens, par leur vertu et leur comportement sauvent leur âme et se garantissent une éternité sereine en observant les besoins de base et les nécessité inhérente a une vie frugale et «bio» selon un terme du 21e siècle. La norme suprême est le respect de la vie.
Les Épicuriens n’en sont pas loin, mais font la promotion de la satisfaction modérée des plaisirs de la vie.
La référence normative est YHWH et ses lois.
La tradition hébraïque exige le respect des «Dix Paroles» et des centaines de commandements qui en découlent selon les traditions accumulées au cours des siècles. Le respect du calendrier des fêtes est un garant de la cohésion populaire
En respectant la Torah6 et les pratiques du culte, le fidèle accède à la vie (à proximité) de YHWH… Si YHWH le veut bien. Le croyant n’a donc pas beaucoup de prise sur son statut éternel !
La référence normative du culte de Cybèle
C’est le respect des coutumes et des rituels sacrificiels. La religion est organisée autour du calendrier comme souvent chez les civilisation plutôt agraires. La convivialité celtique s’y est facilement imposée dans des festivités gastronomiques autour des marchés commerciaux.
La religion populaire des gréco-romains devient celle de tous les peuples dominés par l’empire Romain. On ne peut pas parler de syncrétisme qui naît de la rencontre entre plusieurs traditions , car chaque lieu, chaque peuple pratique ses cultes en fonction de son passé et de son histoire, de sa résistance culturelle et de son bon plaisir.
Il y a des «festivals» des «Célébrations» et des rituels grandioses ou modestes, occasion pour les puissants de se faire élire7.
On peut les comparer avec les championnats sportifs, et autre foires agricoles : On y célèbre son identité, ses valeurs, et on se retrouve pour faire la fête.
La perception des divinités est très aléatoire : On y «croit» comme tout le monde et «on s’en fout», de même. Les galipettes divines sur le mont Olympe ou les îles de la mer Égée ne sont pas vraiment crédibles, mais expliquent bien des choses : Donc il n’y pas de fumée sans feu, et des feux on en allume sur les Autels dans tout l’Empire et tous les empires voisins.
Il en va des rituels comme des «tocs». Si on ne respecte pas ces rituels, alors le soleil ne se relèvera pas. Chantecler, le coq de la basse-cour est tellement convaincu de son importance qu’il s’imagine, par son chant, faire se lever le soleil. 8
Dans la tribu des indiens Cherokee les danses de la pluie sont requises à la fois pour faire pleuvoir et pour purifier la terre.
Avant la bataille il convient d’invoquer Arès9, la divinité de la guerre pour garantir la victoire. Quand on perd, c’est que le Dieu de permanence ce jour là, nous a punis de n’avoir pas correctement accompli le rituel… bien que les stratèges ne se fassent pas d’illusions, en foot comme sur le champ de bataille, nous sommes plus intelligents après : L’explication est une forme d’expiation.
Avant de traverser le carrefour, il vaut mieux regarder le trafic plutôt que de ne pas oublier de caresser le poteau de signalisation…
Chez les Galates du Sud ou identifiés comme tels par les théologiens, les rituels sont respectés pour garantir l’ordre civil. Les règlements sont appliqués dans les différentes religions pratiquées localement.. Surtout, tout le monde est conscient que ces rituels ont une fonction sociale prépondérante.
Juifs traditionalistes et Cybèlistes en sont persuadés : Le salut vient de l’obéissance à la tradition puisque nous en sommes la preuve vivante.
Paul va contester cette perception des nécessités de la vie. B.van Baalen
Un article plus complet se trouve sur le net : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Ankara-capitale-des-Gaules-Retour-sur-l-epopee-meconnue-des-Galates-en-Anatolie.html
1N’est pas celui du «Bouclier Arverne» trophée du championnat de France de Rugby commandant les troupes un siècle plus tôt jusqu’au sac de Rome. Brennus et un «titre» ou un grade de celui qui a conduit les celtes en Grèce.
2Ankara aujourd’hui.
3Version «hard» de la circoncision !
4En particulier d’esclaves capturés par les mercenaires galates réputés.
5Boileau
6La «partie pour le tout» des commandements.
7 (tiens tiens!)
8Chantecler est une pièce de théâtre en quatre actes d’Edmond Rostand
9Mars. Chez les romains.